L’écriture est un moyen d’expression. Elle permet de se délester, de créer, de partager, de communiquer avec celleux qu’on aime ou bien des inconnu·e·s ! Je crois que c’est le pilier central dans ma classe.
Il me semble nécessaire que les enfants trouvent un moyen de s’exprimer et écrivent dans des situations diverses et vraies, qui ont du sens pour elleux.
Dans la classe, nous avons plusieurs écrits, principalement : les textes libres, le journal de classe, la correspondance, le jogging d’écriture.
J’ai déjà parlé du jogging d’écriture dans un article. Il me permet d’entraîner les élèves à d’autres types d’écrits sur un temps très court qui les rassure.
Le texte libre est central en pédagogie freinet. Les enfants écrivent régulièrement des textes sur le sujet de leur choix. Je ne leur donne pas de consigne. Certain·e·s inventent des histoires fantastiques, d’autres parlent d’elleux ou encore écrivent des poésies.
Cette année, la correspondance a lieu avec une classe de CM2 de Paris. Nous avons pour le moment réalisé des échanges collectifs. Ensuite, viendra une correspondance individuelle qui n’empêche pas de continuer la correspondance collective, qui permet d’envoyer aussi des défis à la classe, le journal et d’étudier nos deux milieux de vie si différents (je suis en campagne bretonne à 20 minutes de la mer).
Le journal de classe (dont le premier numéro vient de sortir !) valorise les écrits des enfants, notamment les textes libres, mais permet aussi des écrits documentaires, sur leurs passions ou des compte-rendus de visites…
Par ailleurs, les textes sont régulièrement lus à voix haute, échangés, envoyés… C’est parce que l’on nous lit que l’écrit a du sens. Ainsi, les enfants peuvent lire leur jogging d’écriture une fois l’écriture finie, leur texte libre sur des temps de présentation inscrits dans l’emploi du temps, présenter leur journal aux différentes classes de l’école, l’envoyer aux correspondant·e·s et le faire lire à la maison.



Donner le plaisir d’écrire (comme celui de lire mais on en parlera une prochaine fois) est essentiel ! En plus de la multiplicité des écrits et des lieux d’expression, je suis encore en réflexion sur la manière de les corriger et de travailler l’orthographe. Je peux vous dire où j’en suis même si ça va changer sûrement encore régulièrement dans les années à venir.
Comme ce qui me semble le plus important, c’est l’envie d’écrire, donc je corrige tout durant la première période (pour les non-enseignant·e·s, il s’agit de la période qui va de la rentrée aux vacances de la Toussaint). Qu’est-ce que ça veut dire ? Je leur demande d’écrire leur texte libre sur une feuille volante en sautant des lignes, je corrige toutes les erreurs d’orthographe ou de syntaxe. Si le texte n’a pas de sens, je le retravaille directement à l’oral avec l’élève concerné·e. Iels n’ont plus qu’à le recopier dans leur cahier d’expression et l’illustrer. Pour le journal, iels recopient sur la tablette ou l’ordinateur puisque le journal est imprimé.


A partir de la période 2, je commence plusieurs choses :
- Je continue évidemment d’avoir des discussions individuelles avec des élèves (permises notamment par mon temps de plan de travail).
- Pour l’orthographe, j’utilise l’outil Champions de copie, imaginé par une instit dont voici le blog : http://dezecolle.eklablog.com/ . Evidemment, je ne l’utilise pas de la même manière pour chacun·e. Pour certain·e·s, je vais continuer de tout corriger. Pour d’autres, je vais faire en fonction de leur capacité. Le principe est d’avoir un code qui permettent aux enfants de savoir comment se corriger, quel est le type d’erreur et vers où chercher la solution. Les enfants me rendront alors leur brouillon corrigé. Je ne fais recopier que la version définitive dans leur cahier d’expression.
- En orthographe également, j’utilise l’outil de Michel Barrios. Je vous laisse aller voir l’article déjà écrit à ce sujet s’il vous intéresse. Il me permet de différencier pour chaque enfant.
- Pour donner du sens, j’ai parlé de la présentation orale. Je reviens dessus. J’ai un temps clairement inscrit dans l’emploi du temps. Les camarades peuvent faire 3 questions/remarques à la suite de la lecture et l’enfant auteur·trice interroge celleux qui veulent prendre la parole. Un·e élève qui souhaite que je lise à sa place peut me le demander. Iels attendant ce moment avec impatience et sont super fiers/fières de faire découvrir leur texte.
- Pour aider à l’écriture, la diversité des écrits et le sens font la majeure partie du boulot. Quand il y a besoin d’un coup de pouce, plusieurs choses se passent : on s’arrête tou·t·e·s et on cherche ensemble une idée pour un·e camarade, on peut demander aux voisin·e·s, on peut utiliser des images dans la classe comme lanceur d’écriture, on peut utiliser des dés à histoire sur lesquelles il y a des petits dessins très simples.
- Je tente cette année le toilettage de texte. Nous regardons ensemble un texte d’un camarade et l’améliorons avec son autorisation (au début, à la fin mais aussi tout au long de la modification). Parfois, nous ne prenons qu’une partie du texte. Souvent, de cette observation, découlent des apprentissages et j’en choisis un que nous retravaillons par la suite. En ce début d’année, nous avons ainsi retravailler sur : couper son texte en phrases plus courtes et sur la mise en forme d’un dialogue.
J’oublie sûrement des choses et j’ai du mal à publier des articles parce-que je suis assez perfectionniste et toujours en chemin dans ma pédagogie. Comme j’apprends à mes élèves à se lancer, je tente ici de le faire aussi. N’hésitez pas si vous avez des questions !
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