Une classe freinet est remplie d’écrits de toute part : texte libre, articles de journaux, compte-rendus de sortie, lettres, exposés, recherche… une difficulté survient souvent : l’orthographe !
Lorsque les textes sont riches et emplis de sens pour les enfants, ils ont besoin de savoir comment écrire, pour pouvoir communiquer. Seulement, dans la classe, tous les élèves en sont rendus à un point différent dans leur maîtrise de l’orthographe. Ils n’ont pas les mêmes besoins ni les mêmes attentes. Un petit outil que j’apprécie pour remédier à tout cela a été mis au point par Michel Barrios.
Il s’agit d’un rituel de 4 minutes mis en place 2 fois par jour.
Comment ça fonctionne ?
Choix des mots :
Lors de la correction des textes, je vois des erreurs orthographiques. Je réécris le mots ou groupes de mots sans erreur sur un post-it avec leur prénom. En fin de semaine, chacun récupère ses post-it et les ajoute à une feuille d’apprentissage.
La feuille d’apprentissage :
Il s’agit d’un tableau avec des lignes. L’enfant écrit un mot ou groupe de mots sur une ligne avec un numéro. Cette feuille est vérifiée par l’enseignant.e car elle ne doit surtout pas contenir d’erreur.
Les 4 minutes d’orthographe – Déroulement :
Les élèves écrivent sur une ardoise. Je donne des consignes à voix haute au fur et à mesure :
- On lit le mot les yeux ouverts.
- On lit le mot les yeux fermés.
- On écrit le mot les yeux ouverts.
- On écrit le mot les yeux fermés.
Les consignes sont répétées plusieurs fois pendant 4 minutes chronométrées. Les élèves peuvent décider de changer de mot à chaque fois ou de réaliser plusieurs fois le même.
Au bout de 3 séances d’apprentissage, ils se font passer un test. Par deux, ils échangent leur feuille. Ils s’interrogent ensuite l’un après l’autre. Je passe rapidement cocher les mots réussis et barrer les autres.
A la fin de l’exercice, pour chaque mot réussi, ils inscrivent une croix sur leur feuille d’apprentissage. Au bout de trois croix (donc de trois séances test minimum), ils peuvent surligner le mot. Normalement, il est acquis. Sinon il reviendra sûrement sur des post-it ultérieurs.
Quels mots écrire ?
Parfois c’est un mot seul, par exemple les mots invariables (toujours, jamais, pourquoi…), mais parfois c’est un groupe de mot ce qui permet de travailler l’accord, la conjugaison…
Pourquoi je fonctionne de cette manière ?
J’ai testé cette méthode en classe, elle est puissante. Mis bout à bout, les élèves font beaucoup d’orthographe sans que ce soit rébarbatif. La ritualisation en fait un outil très performant et le chronomètre permet de rendre l’exercice très attractif pour les enfants. Mais ce qu’ils aiment par-dessus tout, c’est que ce sont leurs mots, ça prend sens de savoir écrire ce que l’on a besoin d’écrire. L’autre avantage : seules leurs réussites sont visibles. Et comme on le sait, avec de la motivation et du sens, tout s’apprend plus facilement !
Le lien vers l’article écrit par Michel Barrios : Un outil d’orthographe.
Tu as raison, tellement efficace!
J’ai découvert cela il y a près de deux ans au stage grand ouest Freinet et j’ai tout de suite adopté.
Je ne le faisais par contre qu’à partir des textes libres. Je retiens ton idée de le faire à partir de tous les écrits, et l’utilisation des post-it!
Merci pour ce partage 😊
J’aimeAimé par 1 personne
Belle découverte ! Tu m’as convaincu. A cela s’ajoute une info théorique de l’INSPE que j’avais mis dans un coin de ma tête : l’apprentissage (classique = « bête et méchant ») de liste de mots, pour une dictée par exemple, ne permet pas une mémorisation à long terme. Avec cette méthode, il y a du sens, de la motivation personnelle et de la ré-activation donc j’ai très envie d’y croire!
J’aimeAimé par 1 personne